Tuesday, December 23, 2008

Quelques mots en vrac...

A Rachad…


- Fare ! What? FARES! Oh sorry man, we did not know. It is tri dollars for two, right?
Or… Fare! What? Apples? Fares!! Grapefruit? (laugh…)…

- We were on the edge to cross a street when an old man bumped into us and pronounced something I could not undestand immediately. It is only when I smelt this odour that all became clear and the words “Sorry, I’m in a hurry man!” glittered in my head while I could see the man crossing the pavement his right hand carrying a huge and full plastic bag over his shoulder and the other hand stuck between his buttocks. He rushed into the public restrooms that fortunately were vacant.

- Jackson Richardson...

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Chroniques d'un voyage

Tout a commencé Vendredi 12 – ou plutôt non, tout a véritablement commencé Jeudi 11 décembre 2008
Le sac sur le dos, je jette un dernier regard scrutateur à ma chambre. C’est pas qu’elle soit bien grande mais c’est plutôt que j’aime revenir et la trouver bien en ordre.
Petit tour de clé et je descends les escaliers. Il fait déjà sombre et personne à qui dire au revoir. Je ferme la porte d’entrée alors que le vent frais me fouette le visage. L’excitation monte mais lentement.
Avant d’aller chez Rachad, petit détour à Chestnut. Quelques heures plus tard, je reprends mon sac à dos laissé au coin du fauteuil, chargé d’une enveloppe à mon nom.
En chemin, il me reste encore quelques derniers préparatifs: retirer de l’argent à la TD Bank et se renseigner sur les bus de nuit. Première mission : accomplie. La seconde sort de mon esprit en l’espace de cinq minutes. Il faut dire aussi que je me suis trouvée bien perplexe quand le distributeur m’a donné deux billets à l’air louche. La reine d’un côté mais des canards de l’autre, je me suis demandée si le distributeur ne m’avait pas refilé des faux biftons ou même des dollars américains. Mais non, rien qu’un vieux modèle. Je me rattrape à Dundas St West pour la deuxième mission.
J’avais donné pour créneau entre 20 et 21h et j’étais assez contente d’arriver dans la tranche – certes largement supérieure – mais tranche quand même. Je me demandais même si Rachad dormirait déjà. Tu parles… Au bout d’une demi-heure enfin, je l’aperçois à la sortie de la douche, gel dans les cheveux. Il est 22h et l’on est censé se réveiller à 2h45.
Comme les vieux fêtards, je prends place dans le canapé lit qui trône dans le salon, enroulée dans une couverture à la matière douteuse. Derniers vérificatifs et l’heure du coucher semble désormais arrivée quand Rachad se lève, prend son manteau et part… pour Robarts.

Vendredi 12 décembre
Réveil : 2h45. Dans la pénombre, je tâtonne pour m’habiller et Rachad descend préparer le petit déjeuner. Ca y est, l’atmosphère et l’excitation du départ sont là.
Quelques réserves se rajoutent dans ma besace et coiffés de nos bonnets, manteaux et sacs, la porte s’ouvre sur l’aventure.
Petit regard circulaire, la rue paisible dort, bercée par ses guirlandes lumineuses. Le premier bus qui passe est le bon et nous arrivons à l’aéroport à 4h.
Dans l’avion, la voix off serbe ne s’arrête pas.
A la sortie, un aéroport chaleureux et familial et en à peine 20 min, bagages en main, nous sommes en chemin pour Downtown Vancouver.
Un maître mot : pluie. Cette pluie lancinante, continue et pénétrante. Il fait gris sur Vancouver et après avoir arpenté des heures les downtown, nous sommes certes contents, mais aussi fatigués, encore plus (dé)trempés et surtout un peu frustrés.
A l’auberge – de bric et de broc – Rachad nous fortifie la fenêtre brisée à l’aide de deux couteaux et d’un bouchon. Le chauffage est « automatique » mais intermittent.
On commence par Chinatown, Rachad est « brassé » (trad. gebrucht)… Son appareil a emmagasiné toute la buée de la ville. Heureusement après de nombreux coups de chiffon et un passage au sec dans la poche avant gauche, tout s’éclaircit : l’objectif, l’humeur et la journée.
Le soir, après notre repas rationné, on va boire un coup. Entre bière et burger, Rachad choisit la bière. Décision qu’il regrette dès la première goulée de mousse.
Dans la chambre, c’est météo alors que dehors, c plutôt les taux. Il est dit : à 1 heure du mat, il s’arrête de pleuvoir et véridique, dans la soirée le temps se dégage. Promesse pour un peu moins de pluie demain ?

Samedi 13 décembre
Lever 9h, programme : Stanley park. Mais d’abord choc quand on sort. Il fait beau et le ciel dégagé laisse voir un spectacle merveilleux. On aperçoit désormais de l’autre côté de la baie les montagnes enneigées et le port actif de la ville. On grimpe au Harbour Centre et se remplit les yeux de ce panorama éblouissant.
Le day-pass en poche, on file au parc. Et on marche, on marche tout en guettant la free shuttle. En fait de free shuttle, on gagne un free drop jusqu’au gay village et une barre de Rice Crispies. Rien à voir là-bas. Direction musée de l’anthropologie (finalement fermé) et UBC. La galère : attente de bus… Descente au cœur de nulle part… On remonte une grande rue en loupant tous les bus pour UBC. Quand enfin on réussit à monter dans le bon bus, on repart une fois arrivée car il n’y a rien à voir…
Petit repos à l’auberge avant dîner à Chinatown et spectacle sur Granville Island. On commande un plat et il nous arrive une montagne. Après 20 minutes d’efforts acharnés, l’assiette est encore au mois à moitié remplie. On finit par emporter nos deux boîtes et on se met en route pour Granville.
Traversée d’Hastings – mmm – le Routard avait raison, des gens plus chelous les uns que les autres. Entre drogués, prostits et SDF, il fait pas bon s’attarder alors on dope le pas pour attraper le 1er bus sur Granville. Mince des travaux sur ce tronçon ! Allez encore 2 ou 3 croisements… Oh ! Voie à sens unique ! Putain… Encore quelques croisements j’imagine… La panse pleine, je peine à suivre les grandes enjambées de Rachad. Les minutes se rapprochent sérieusement de 22h quand on atteint finalement le pont – ce satané pont… L’heure est grave et le taxi s’impose d’autant qu’il commence à neiger.
Bon théâtre d’impro. Une heure et demi plus tard, plus de 10 cm recouvre la ville. Abrités sous le pont, on attend le bus 50 délivreur. L’attente dure et la délivrance ne durera que l’espace de 50 mètres, moment où le bus se retrouve coincé dans la première côte enneigée. Commence alors non pas la traversée du désert, mais la traversée du pont… Véritable moment épique. Errant d’un arrêt de bus à un autre, il nous faut une bonne heure avant de se décider à rentrer à pied. Après l’avoir traversé la veille sous la pluie diluvienne, désormais ce sera sous la neige et le vent cinglant (c’est vrai quoi, nous on prend le bus que quand il fait beau !). Les demoiselles jambes nues et talons hauts souffrent, les pieds gelés dans la neige.
Il est 1h30 du mat et le plan Victoria prévu pour le lendemain est résolument décrété avorté.

Dimanche 14 décembre
Lever 9h. Petit déjeuner un poil plus copieux. Cette fois-ci la confiture de fraise s’ajoute aux miettes de beurre stratégiquement placées sur le pain.
Day-pass et sea-bus direction North Vancouver. Belle journée de dimanche. Les amateurs de snow et de ski s’entassent autour de nous. Bus 236 en direction de Grouse Mountain. Cible n°1 : Cleveland Dam. Après des errements, on atteint finalement cet endroit merveilleux – sans nul doute un des plus beaux de notre séjour à Vancouver. Une vue panoramique dont on ne se lasse pas : des forêts enneigées aux formes arrondies, des sapins à perte de vue et un immense bassin d’eau claire.
Redescente sur Londsdale Quay. Cible n°1 atteinte. Objectif n°2 : Lynn Canyon Bridge (en gros un pont suspendu : petit mais gratos, sans réel intérêt). Dans le bus du retour, on se demande si on rêve quand on aperçoit le même chauffeur nous accueillir et 2 ou 3 autres passagers déjà repérés à l’aller.
De retour à Londsdale quay on se met en route pour notre 3ème et dernier objectif : Light house park. A 10 km au nord de Vancouver dixit le Routard. Tu m’étonnes : un bus jusqu’au terminus, un second bus et on quitte la civilisation pour s’enfoncer profondément dans la forêt. Les pins et sapins s’épaississent, la neige se fait plus compacte et plus envahissante. On court, court, court pour arracher un panoramix avec le coucher du soleil. Vue époustouflante de la baie de Géorgie et de Vancouver. Une photo dont Rachad tombe amoureux. Puis retour: ce qui aurait pu se transformer en galère se révèle d’un rapidité étonnante et à 6pm, chose impensable, nous voilà à l’auberge.
NB : de nouveau cette chose folle que de retrouver le même chauffeur qu’à l’aller et quelques têtes familières…

Lundi 15 décembre
Programme de la journée : muséum. Echec en échec. Non seulement parce que certains musées sont fermés à cette saison mais surtout parce qu’il est de notoriété publique que la plupart des musées ferment le lundi. La quête du jardin botanique nous conduit à nous perdre dans le neighbourhood de Vancouver. Le guide du Routard semble avoir choisi au hasard les avenues et rues en dehors du downtown car celles qui ressortent sur leur carte ne sont en réalités que de simples rues voire même des allées.
Profitant à plein de la validité du ticket de bus, nous échouons à 10 minutes près sur Cambie avenue et décidons de rester dans un Starbucks, les bagages posés sous la table jusqu’à ce qu’il soit l’heure de partir. Journée creuse.
Aéroport. Départ pour les States. Contrôle de douane et random checking. Triple fouille dont 2 au corps. Mais sinon, mis à part le papier visa vert, pas d’autre formalité à signaler. On arrive à Seattle de nuit. Il fait froid et l’aéroport est étrangement conçu. Il faut prendre une navette pour récupérer ses bagages. Le trajet vers l’hostel s’annonce long. Et il l’est. D’un bus à un autre, il faut ensuite marcher d’un bon pas et 20 bonnes minutes avant d’arriver… Par contre, c’est vraiment une bonne surprise quand on découvre la déco, l’ambiance et l’aménagement de cette auberge. Vue sur la mer, mini cinéma à domicile, free breakfast, free internet et free noodles !!! Super… Et les lits confortables…

Mardi 16 décembre
1ère journée à Seattle. Les mini-maps en main, on prépare le terrain. Rachad a dû prendre trop d’ananas ce matin et est éphémèrement surexcité. On passe devant le 1er (faux) starbucks puis le 1er (faux) building en brique. Mais rapidement l’excitation tombe.
Le centre ville est petit et mis à part le pike market et le SAM (Seattle Art Museum) il n’y a pas grand-chose à voir ni même à photographier. On fait quelques courses au marché et rentre assez tôt à l’hostel.

Mercredi 17 décembre
2ème essai. Il aurait du neiger mais il ne fait que gris. Petit détour par la plage puis centre ville. On grimpe, grimpe jusqu’à au Frye Museum et à une cathédrale. Avant de redescendre sur downtown, le chinatown et Pioneer square on été bouclés en l’espace de quelques rues maigrelettes et globalement inintéressantes. On rentre encore plus tôt à l’auberge, en même temps que Taïwan-Taïpeï. Petit repas maison, trivial pursuit et DVD au programme.

Jeudi 18 décembre
A 8h15, Rachad d’un sursaut se lève et se rend compte qu’il faut partir plus tôt que prévu. Il faut même partir encore plus tôt quand on s’aperçoit que la neige a recouvert toute la ville. Commence alors un mélange de journée creuse – inhérente à tout passage par l’aéroport – et de l’enfer du pont enneigé. Un bus coincé et on se déplace d’arrêt en arrêt quand, au bord du désespoir et prêt à héler un taxi, le 17 arrive enfin. On semble au bout de nos peines, quand on se rend compte que ni le 194 et le 174 ne roulent de jour (quelle étrange idée pour des navettes d’aéroport…)
Un taxi après de longues minutes d’attente alors que la neige ne cesse de tomber et de s’entasser. Déjà les rues en pente sont bloquées à la circulation et en quelques minutes les flocons blanchissent sacs et manteaux. Un marocain nous ouvre une portière d’où sort une chaleur presque étouffante. Sur la route des épaves de voiture sur le bas-côté. On roule relativement vite vu l’état de la chaussée. Quelques petites frayeurs en chemin et un dérapage incontrôlé mais on atteint finalement Tacoma Airport midi passé, soit près de 3h après avoir quitté l’hostel. L’attente va durer toute la journée : dans les différentes gates où on nous ballade (N18, C15, C20) et dans l’avion. Enfin, on décolle.
On finit par survoler SF de nuit. La vue est superbe !! Multitude de lumières, une vue prometteuse.
Sur Mission Street, l’excitation et le plaisir ne cessent d’augmenter. El Capitan se trouve dans un quartier hispanique animé, coloré, odorant. Une vraie vie quoi! Les gens sont dehors, les restos ouverts et bondés d’où se dégagent des effluves variés d’un mètre à l’autre. A la recherche d’une pizzeria et à la lumière des lampadaires, on découvre la beauté de la ville. Les bâtiments pour une fois donnent envie de s’attarder. L’architecture et le climat chaud rappellent l’ambiance espagnole et tout cela semble déjà familier.
Il y a tant de choses à voir. Il faut s’organiser sec.

Vendredi 19 décembre
Lever tôt. On retourne de jour au quartier gay et décidément même de jour, ou plutôt encore plus de jour, la ville est magnifique. D’immenses graffitis colorés ornent murs, façades et bâtiments entiers.
Direction : twin peaks. Il faut bien une heure de grimpe sérieuse avant d’atteindre le sommet et d’avoir la plus belle vue panoramique de SF. Parfois, les rues sont tellement à la verticale qu’on se demande comment les voitures ont même osé s’y engager et encore plus s’y garer. On enfile des dizaines et des dizaines de marches et de côtes raides mais la vue en vaut vraiment la peine. Bizarrement la redescente prend beaucoup moins de temps… Il faut même freiner et s’empêcher de prendre de la vitesse tellement la descente est à pic !
Passage par mission dolores puis par le civic center. Les « cables » (prononcer kèbelz) nous narguent alors que nous grimpons vers Chinatown. Ca y est, enfin, pour une fois ce quartier n’est pas décevant. Aussi loin que les yeux portent, des affiches et enseignes brillent en caractères chinois. Les étals de marché débordent sur la rue et cela grouille de vieux chinois faisant leurs courses, de touristes prenant des photos à tous les carrefours et de locaux en costards qui s’apprêtent à retourner au downtown.
Quelques réserves en poche, on passe la porté d’entrée à l’envers et on tombe sur le quartier de luxe. Un peu auparavant on a fait un crochet par la fameuse librairie beat de Ferlinghetti dans Little Italy – le city light bookstore. On attrape un 14 sur mission qui nous arrête juste devant le capitan et on a tellement marché ce jour là qu’on avale les dernières rations de cheddar et salami italien avant de s’endormir.

Samedi 20 décembre
Il fait encore plus beau que la veille et cela procure une sorte de jouissance, en tout cas une revanche personnelle alors que la neige nous a talonné à Vancouver jusqu’à Seattle et que les nouvelles de Toronto confirment les tempêtes de neige qui nous attendent au retour.
On traverse le Golden Gate Park (ou plutôt à peine le 1/3) avant de se résoudre à prendre un bus pour atteindre Ocean beach avant la tombée du jour. Après une highway, on tombe enfin sur la plage. Caramba, le soleil, le surf, les vagues sont là ainsi que les dunes, les chiens qui courent après leur balle et les joggeurs. Quelques bonnes photos avec nos bonnets (le mien acheté au quartier hippie (Haight-Ashbury) un peu plus tôt dans la matinée).
Un autre bus nous conduit au Presidio. Immense parc où Rachad s’arrête tous les 20m pour prendre une photo, comme si c’était pour mieux appréhender l’arrivée du Golden Gate. Pourtant une fois le sommet franchi et le pont devant nous, je suis un peu déçue.
On repart vers la Marina en quête d’un fish & chips. Des bateaux et des oiseaux qui refusent de se laisser prendre en photo mais absolument aucun resto et encore moins de fish & chips. Il est prêt de 4pm et on commence vraiment à starver. De rue en rue, on aperçoit finalement des gens et des enseignes allumées. De l’agitation dans un bar et on s’enfile ce foutu fish & chips.
Comme il est déjà bien tard, on file vers Alamo square juste à temps pour attraper quelques photos des « painted ladies » et du soleil couchant.
Restau mexicain : un burrito qui nous arrache la gueule et qu’on est obligé d’enfermer dans son papier d’alu à la moitié. Petit tour dans un bar dansant mais après un verre la fatigue est grande et on remonte à l’hostel.

Dimanche 21 décembre
Les premières gouttes tombent continues aléatoirement, sournoisement puis insidieusement alors qu’on sort du Capitan. Au bout de 20 min de marche, les pieds à l’eau je me maudis d’avoir mis ces chaussures. Il fait gris aujourd’hui et la brume empêche de voir très bien Alcatraz et la baie. Fisherman’s wharf et Pier 39 sont assez décevants. C’est l’endroit le plus touristique de tout San Francisco et finalement il n’y a que le Hot Clam Showder qui vaille la peine.
On repart en direction de Russian hill, qui n’a de russe que le nom ou peut-être ces escaliers et ces parkings de guingois. Avant d’oublier, on passe par THE crookedest street puis on se dirige vers the Coît Tower. Quelques photos, un bâtiment gris sans réel intérêt si ce n’est la vue panoramique qu’elle offre et qui n’est pas au mieux aujourd’hui.
On redescend vers la Transamerica pyramid. Après une accalmie d’une heure, la pluie reprend de plus belle. Au café Amici, un bon chocolat chaud et quelques triangles de toblerone pour se réchauffer mais mes pieds trempent toujours dans les chaussures.
La pluie a un peu rompu la magie de la ville mais pour se changer les idées on décide d’aller au cinéma à Castro. Je ne sais pas pourquoi j’ai tenu absolument à aller dans ce cinéma mais en tout cas, ce fut vraiment une bonne idée. C’est totalement au hasard qu’on tombe sur le bon cinéma, le bon fil au bon horaire : « Milk » au Castro ! Franchement, on n’aurait pas pu faire mieux. Un film qui parle de SF et du 1er supervisor gay au beau milieu du quartier gay de SF… Et puis il fallait voir l’intérieur – espagnol -, l’ambiance – électrique et bondée -, l’odeur – de pop corn et de sodas incrustée dans les sièges et les murs.
Après avoir convaincu Rachad de payer 10 dollars, happés par la foule, on suit goulûment la queue, 2 places et je m’imprègne du moment. Magique.
Il fait nuit quand on sort et il pleut toujours. On rentre à pied comme pour mieux profiter des derniers instants dans cette ville.

Lundi 22 décembre
Comme prévu, on rend les clés à 10h pétantes et on se dirige d’un pas – presque – assuré vers le resto repéré dès le 1er soir pour un brunch. Exactement ce qu’il fallait alors que le soleil filtré par les stores éclaire chaleureusement la salle.
Derniers regards et on s’engouffre dans BART. Il se remet à pleuvoir alors que l’attente commence à l’aéroport.
Chance, another random checking… Je me demande si c’est vraiment random. En tout cas, Rachad et moi avons gagné à la loterie et on a véritablement l’impression d’être des bêtes de foire quand enfermés dans un couloir de verre, on atteint 5 bonnes minutes avant qu’on daigne nous ouvrir.

Saturday, October 11, 2008

Plénitude

J’aime ces jours où flânant au gré de mes envies, je me sens pleinement prendre possession de ma vie. J’aime travailler, sur mon bureau, puis dans mon lit… La fenêtre ouverte, j’entends la musique planer d’un jardin à l’autre. Le soleil réchauffe ma chambre d’un air frais alors que les heures qui découlent sont reposantes. Ces heures de douce solitude, à vaquer à mes désirs, et écouter en boucle les chansons du moment.
Sachant pertinemment que je vais arriver en retard, je m’accorde néanmoins le temps de prendre cette longue douche chaude et quelques petits soins qui signifient en eux-mêmes, disponibilité et sérénité.
D’un pas léger, je descends les escaliers grinçants et claque la porte d’un son assourdi. Le soleil chaud d’octobre dépose sur ma peau à nue une agréable sensation. Le bus ne se fait pas attendre. Dans ces moments, j’aime quand la musique qui coule dans mes oreilles me semble former une barrière sonore qui m’éloigne des bruits habituels mais me laisse entière possession de la vie ambiante. J’adore vivre, et suivre, cette bande visuelle muette. Un sourire flotte et peine à s’évanouir. Je souris de ces maisons qui défilent doucement, de ces gens qui montent tranquillement dans le bus et de ces noms de rue qui me sont désormais familiers. La musique imprime à ce film un rythme vif et apaisant qui me donne envie de sourire à cette petite dame ou à ce couple. Alors que j’attends le métro, la musique me berce de son tempo. Je me sens – si bien.
Je suis maintenant sur Spadina, quelques stations pour rejoindre Jenny et Jasmine. Puis encore quelques pas à fournir avant de les apercevoir, enfin, en contrebas de la Scotia Bank. J’aime cette journée et cette ambiance toujours particulière des fêtes nationales à venir. Droite droite puis nous voilà dans un monde coloré et vintage. Je contemple avec des yeux avides, les deux modèles de voiture rose et vert pomme qui trônent à l’aise dans cette ruelle quasi piétonne bordée de magasins débordant de fripes toutes plus colorées les unes que les autres. Ici l’odeur du vieux vêtement, dans celle là le patchouli d’un encens qui se consume et dans cet autre encore ce doux parfum féminin.
Des chapeaux, des rires, des bas, le temps défile alors que nous parcourons ces rues étroites. Ambiance déconnectée et sereine. Des groupes jouent du jazz à même la rue et on s’arrête le temps d’une chanson. J’adore cette atmosphère où l’on ressent cet étonnant sentiment de calme et de joie profonde. J’aimerai m’en emplir à n’en plus finir et mes pauvres « I love this place » ne sont qu’un pale reflet de ce qui m’inonde intérieurement. J’aimerai graver ce moment ou courant d’un côté et de l’autre, nous rigolons des lunettes Dolce Gabana et du Chocolat Addict.
Ces moments de pur plaisir. Etre là avec ces gens, me sentir vivre au creux de cette ville pleine de vie et entre le bourdonnement des gens que je croise. J’aime cette liberté du trottoir ou du street car, cette ouverture à l’inconnu et à la chance qui passe.

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Thursday, October 09, 2008

Toronto - entre plénitude et euphorie









Week end champêtre

Le début de journée commence dans le temps habituel d’une vie orientée, agencée et organisée autour des études. Un temps réglé où le petit déjeuner se prend à 7h, où le déjeuner commence à midi, encadrant une matinée de travail. Mais dès la sonnerie de midi, ce samedi s’est peu à peu changé. Le billet en main, de retour de la gare de malakoff, le soleil qui brille sur le carrefour de l’insurrection et illumine le marché n’est plus un samedi ordinaire, il est déjà transfiguré, annonçant la promesse d’un week-end champêtre, déconnecté de la ville, de ces immeubles et de ces heures studieuses, rationnelles qui y coulent. Assise dans un compartiment de seconde classe, mon chapeau sur la tête, je me raccroche encore à cette vie de travail, à cette conception d’un temps que l’ont peut disons rentabiliser, ou du moins utiliser à bon escient. Et puis je suis emprunte d’hésitations, et si jamais ça ne se passait pas si bien ? Que ferais-je ? L’angoisse déjà, je n’ai pas amené beaucoup de travail… C vrai quoi me dis-je, on ne se connaît pas encore véritablement bien. Nos entrevues sont restreintes à des séjours nocturnes dont la principale activité n’a pas de parole. Et puis son dernier mail m’a laissé un goût de nostalgie qui me reste dans la tête… Quelques mots qui reviennent… Le temps s’effiloche au gré des kilomètres et j’avance dans l’inconnu.
Pourtant sur le quai de Bernay, il est là à m’attendre, les cheveux dans le vent. Mon approche me fait baisser la tête et sourire. Je le trouve beau dans son petit sweat bleu qui lui va bien. Petite ballade historique dans la ville médiévale qu’est Bernay, à la recherche d’une boulangerie fine. Nous écumons plusieurs traiteurs, dans une ville presque piétonne où l’air mélangé à ce soleil d’avril caresse mon visage.
Ce chalet, dont je me rappelais son côté cosy, et qui m’avait tellement plu quand j’étais venue, est bien toujours là, pas plus idéalisé, au contraire il est même encore mieux que dans mon souvenir. Cette indépendance totale, ces grandes fenêtres, ce lit deux places ouvert sur la nature…
Ah… Son odeur, son cou dont je ne peux que goûter parcimonieusement avec l’approche du dîner. Véritable protocole, ce repas me désarme, et je découvre un peu mieux ce personnage haut en couleur qu’est sa mère. Je pénètre son monde. Cette rencontre avec sa mère, qui plus est le jour de son anniversaire, a un goût d’officialisation qui n’était pas tellement en jeu jusque là. Officialisation et venue du nouveau couple. Toutes ces attentions pour rendre ces deux jours les plus agréables. Le détail du petit déjeuner au chalet et ce petit panier qui se remplit (petit panier est devenu lourd…). Au lait, aux petits pains au chocolat, s’ajoutent le sucre, les fruits, les petits gâteaux, le chocolat……..Et l’herbe bien sûr….
Comme un couple attentif, on range tout ça et enfin à 23h j’ai mon homme pour moi et pour de nombreuses heures à venir. Un lit qui laisse présager une nuit douce, fraîche et agréable… La couette aux couleurs roses douces et accueillantes, alliée à un dessus indien aux nuances chaudes, exotiques et excitantes qu’une musique indienne sublime en écho… La forêt découpe le ciel rose mauve étoilé… Et la chaleur humaine monte. Je sens sa peau douce, son corps lisse, sa bouche et sa langue. Ses cheveux fins à la base de sa nuque……… Ah c tellement bon…. Entre deux montées de désir, un joint…….. Et je t’embrasse, te découvre. J’adore entendre tes soupirs quand je glisse vers ton aisselle ou quand je t’embrasse l’oreille…….
J’adore cette ambiance feutrée de désir, de solitude et de sérénité… M’endormir dans ses bras, sentir la chaleur irradiante de son corps et son odeur… Et peut être aussi le plaisir de n’avoir aucun impératif le lendemain… Se laisser aller à ses envies, à tout moment….
Ce temps qui a changé de rythme, cette ballade aux creux des arbres...
Le retour est brutal, une douche et déjà la magie du week end s’enfuit, la valise à préparer pour l’Italie nous rappelle à l’ordre. Après un dernier joint, les mouvements du train me semblent brusques et grands. Ces allers retours entre les wagons et un morceau d’équilibre mon pain à la main. Finalement l’entre deux fera l’affaire pour le début, seuls à s’embrasser, nos corps élastiques, bercés par les secousses… Ce voyage aura été si court. Quand couché sur lui pour quelques dizaines de minutes, il nous faut déjà se lever. Dans ses bras, nous parlons, mais le ton de la conversation a évolué, il est beaucoup plus intimiste… Comme cet anniversaire… Quand je le regarde, il m’apparaît différent, il n’est plus ce même homme avec qui il s’est passé quelque chose un soir… Et à ma première définition de ce moment simple et morne « c’était bien », j’adore cette rectification, « non, c’était mieux que ça »… Et peut être surtout les quelques mots déposés au creux de mon oreille « c’était fantastique…. »

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Ciel brouillé

Voilà une bonne semaine que je suis arrivée en Irlande. J’adore ce pays et ne me lasse pas de me perdre dans ce ciel brouillé. Les nuages sont d’une telle consistance. Ici, on se sent vivre au gré du vent. Le paysage qui défile touche au cœur même de notre être.
Comment décrire ces monts de verdure qui ceinturent l’horizon et qui, de temps en temps, sont cernés de brume. Sur ces collines aux pentes douces se découpent des formes géométriques. Un patchwork d’arbres, de prairie et de forêt. Les nuances de vert saturent le regard et contrastent merveilleusement avec le gris des nuages. J’ai rarement vu de ciel aussi sublime. Chaque minute est un poème à lui tout seul. Il suffit de lever la tête pour apercevoir un miroir sans fin de soi-même. Ici, une toile aux contours flous sur lequel se détache en relief, en gris plus prononcé, des formes rêches, rondes et évocatrices.
Je marche le long de l’artère principale. Et puis n’en pouvant plus, mes yeux retrouvent encore ce ciel inlassable. La clarté de la nuit ajoute une nuance atmosphérique nouvelle, presque surréelle. Tous les nuages se retrouvent encore plus en relief. Dans les nombreux interstices, une lumière magnifique jaillit et coule sur le sol. Pourquoi est-ce toujours aussi semblable et si différent ? Le paysage défile et m’emplit.
Le temps ici n’est pas le même, les jours sont pleins - un temps pesant aux heures s’écoulant doucement - et pourtant tout est pur et léger, à l’image de cette pluie.
Elle aussi est un personnage féerique. Petit coup d’œil à la fenêtre, le soleil semble avoir pris possession du ciel. Alors on descend, décidé. Puis, au détour d’un regard aux fleurs multicolores de Marion on se rend compte que le soleil a en fait cédé sa place. On peine même à croire à son existence quelques minutes auparavant. Mais c’est une pluie douce, folâtre qui nous accompagne. Joyeuse, elle rafraîchit et fait rejaillir la beauté de ces gouttes finement ciselées qui se déposent sur ces fleurs et la végétation. Le sol semble détrempé mais notre être demeure toujours au sec. Elle joue sur les contrastes du vert et du rouge, du gris tirant sur le blanc au gris colérique.
La route avance et la pièce qui se joue devant moi s’accomplit. Aux rectangles et autres carrés, répondent les cimes arrondis des collines.
Puis, ici et là, des maisons aux couleurs diverses et variées nous rappellent notre présence. Les échoppes portent fièrement leurs enseignes. Chacune sa couleur, ses lettres de feu.

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Pluie sur Paris

Le ciel est gris violet, les nuages obscurcissent le ciel d’habitude si limpide de chaleur. Un trou laisse à peine passer une nuance de bleu pâle et le vent qui souffle, qui souffle cette chaleur, ce vent qui ne nous rafraîchit pas mais qui nous pousse dans le dos, qui fait tourbillonner les feuilles et les papiers divers qui traînent en volutes dans une danse toujours plus virevoltante. Les volets claquent, des portes et des fenêtres se ferment d’un bruit sec. La cime des arbres tangue et le feuillage bruisse. L’atmosphère de Paris est inhabituelle, un silence, une obscurité surchargée d’électricité, d’expectative, d’excitation voire un peu d’anxiété. Ca y est le premier éclair vient de s’allumer et le grondement est lointain.
Je roule dans Paris, je pédale lentement, pour mieux pouvoir profiter de cette ville magique. Cette odeur de chaleur, d’histoire, de vie… Ces couleurs multiples et multiformes, ces spots publicitaires qui défilent, ces feux rouge et vert qui réglementent cette vie, clignotements oranges des voitures, lampadaires qui me surveillent par au dessus. Je longe la rue Vercingétorix, une de mes préférées, cette longue rue bordée d’espaces verts et de terrains de sport variés. Le terrain de pétanque, le terrain de basket, le jardin d’enfants, ces bancs, entourés de plantes enchanteresses, ces recoins cachés qui se laissent entrevoir par la vitre du train qui nous ramène de Nantes. Ce passage en hauteur qui semble n’être connu que des initiés. Ces gens qui jouent tard le soir qu’ils soient petits, jeunes ou vieux. Tous là à profiter de l’air chaud mais enfin déchargé du soleil. Autre coup de tonnerre, encore plus lumineux, le son se fait plus proche et plus rapide… Le vent est beaucoup plus frais, l’odeur est maintenant chargée de pluie… Les gouttes devraient tomber bientôt, que dis-je elles tombent à l’instant, ces grottes gouttes qui tombent drues et droites, imperturbables. Dans peu de temps remontera du sol l’odeur du goudron humide. Cette odeur familière qui me rappelle Besançon, le son ne cesse de se rapprocher, il semble être dans la rue voisine, peut être devrais-je arrêter d’écrire et éteindre l’ordinateur. On entend en bas, le bruit des voitures roulant sur une chaussée mouillée, chassant l’eau… là j’ai presque peur, le tonnerre est vraiment proche, violent, abrupt, assourdissant… vent, agitation fébrile, pluie… ombre mouvante des arbres sur le mur blanc derrière ce rideau de gouttes miroitantes.

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Thursday, October 18, 2007

Rencontre…



Une rencontre sans crier gare et qui ne payait pas de mine. Une invitation purement politique, j’y allais même à rebours. Une grappe de raisins en main, l’air bougon, je me mets toutefois en route, direction la gare. Ce chemin déjà tant arpenté… Devais-je y voir un signe.
Je marche, le pas alerte, plus j’approche plus le doute s’installe. L’adresse indiquée est-elle bien la bonne ? Je tape le code, la porte s’ouvre. Définitivement c’est bien là… Caramba, je bougonne, ce que je déteste aller chez quelqu’un sans connaître…
J’emprunte cet ascenseur absolument étroit et je pointe le 6. Finalement, je tombe sur la porte blanche d’en face.
Quelques instants d’hésitations, puis prenant tout mon courage, j’enfonce mon doigt sur la sonnette.
Ca y est, j’y vais. Où, je ne sais pas encore, mais j’y vais.
Il m’ouvre… Petit couloir biscornu puis on tombe sur un salon carré. Rouge et chaleureux, masculin et simple.
Je cherche et ne trouve que lui et moi. Cette rencontre prend une allure différente mais qui n’est pas pour me déplaire.
Café ? Un oui, synonyme d’ouverture et d’inconnu. Discussion maladroite qui s’entame, la voix s’échauffe et prend peu à peu confiance.
Deux grandes tasses et il s’assoit. Terrain d’entente. Langues… voyages… Il commence à me plaire… On commence à perdre le but de cette entrevue… Alors.
PS… La discussion commence.
Je prends un peu plus la peine de le regarder. J’aime sa voix chaude. Je vois ses yeux. Déjà, cette réflexion est assez inhabituelle pour qu’elle porte en elle une charge de positivité incroyable… Je m’emplis de son discours, je cours et m’emmêle dans cette rue bordée de logiques vertes et de socialisme.
J’aime son discours, son langage et sa façon de s’exprimer. Je connais actuellement un plaisir intense. J’ai l’impression d’avoir un ébats intellectuel qui me procure une satisfaction nouvelle.
Il m’arrive de me perdre dans son regard, le son de sa voix et le contenu de son discours s’éloigne peu à peu alors que je plonge dans le vert de ses yeux… Je me prends à sourire de situations fictives.
J’acquiesce. De passive, je prends progressivement confiance et mes phrases s’allongent. Ces oui me confortent.
Il fait froid, je tremble et frissonne mais je ne dirai mot…
C’est un oui direct, ne serait- ce que pour le revoir et l’écouter parler.
L’entrevue touche à sa fin, moi qui me plaignait de venir, voilà que je ne veux plus partir. Sans mot dire, il prend ses clés et sa carte navigo puis met son écharpe. Sans un mot, c’est dit. Nous sommes sur le départ.
Même rituel de l’ascenseur étroit. Le froid fouette les joues et on remonte la rue d’un pas alerte. Il va à l’inconnu et je crois que j’aimerai le retenir. Surtout le revoir. Et le découvrir.

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Tuesday, May 09, 2006

hvatska

Saturday, March 04, 2006

Once upon a time patches of life….




Le salon est dans la pénombre, seul le halo de lumière de l’ordinateur éclaire la pièce. Mon œil est attiré par les couleurs artificielles de la rue. Dans mes oreilles coulent à flot les suintements de la pluie qui coule, frappant le goudron, tellement imprégné que l’eau ruisselle toujours plus avant s’engouffrant dans tous les interstices. Ces jours là je prends mon chapeau que je cale sur ma tête et je remonte mon pantalon. Je marche et j’essaye d’éviter les flaques trop grosses. Je longe le petit Vanves, puis le mur du lycée. Je sors ma carte puis je fais un détour par le BVS, petite vérification journalière du casier. J’entame ce long couloir. Je sens mes pas alertes sur les carreaux qui ont vu tellement d’élèves courir… Petit passage à droite et ces grands escaliers. Allure deux par deux. Finalement je prends le deuxième couloir à droite et encore la première à droite. C’est chez moi. Salle 214. Petit tour circulaire, Jeanne met la bouilloire à chauffer, Charlotte épluche une clémentine, Edouard rigole aux éclats et moi je cherche une place ni trop près ni trop loin...
Ces moments tellement forts que je n’ose pas encore penser à la fin de l’année qui s’approche pourtant tellement vite. Dès que je m’attarde et me dis que ces deux années sont bientôt terminées. Même une extension d’un an ne pourra me faire oublier que tout sera bientôt ce passé glorieux des possibles. Bientôt on s’éparpillera dans toute la France, dans des parcours très différents, mais avec cette même fibre qui nous lie. L’intensité des rapports. Ce sentiment d’être soi-même, une communauté d’esprit. Je rêve d’un trajet en train (première classe allemande…) je nous revois rigolant de notre équipée rocambolesque, les deux pieds dans l’aventure. Nos phrases bourrées d’allusions et de citations, nos sacs où se cache forcément un classique. Ce bien être qui me fait peur, ce gouffre que je ne veux pas vivre. J veux continuer à sentir le vent froid de Riga, le souffle de la Daugava me fouetter le visage, la Baltique se mettre à nue devant moi, gelée, majestueuse et si belle… Cette perfection glacée qui vous embrasse de sa grandiosité. Cette glace instable sur laquelle nous marchons pourtant d’un pas si assuré, le regard perdu face à ce pont moderne reliant la vieille ville dans notre dos et ces immeubles modernes tournés vers l’avenir. Ces ambiances feutrées de bar. Après avoir failli nous faire menotter par un heleur, nous descendons un escalier, décor recherché et épuré. Grande table, il se fait tard, qu’importe, nous commandons. On nous apporte ces boissons toutes plus colorées les unes que les autres. En face de moi, ce petit verre et ce liquide au nom évocateur, l’absinthe et surtout le rituel. Petite fourchette et le sucré déposés à côté. Flamme bleutée, puis ces gouttes qui tombent à avec une lenteur tout aussi calculée. La tournée commence et la bouffé de chaleur au passage de ce liquide. Cette envie de joues rosies par le froid et par l’alcool, tout ce fatras de gants, d’écharpes et de chapka…
Quelques photos, une carte postale et un collier d’ambre pour seuls souvenirs.
Un peu plus tard, à un autre moment, je marche seule dans les rues éclairées de mon Paris. La musique m’enferme dans un cocon, je passe devant ces maisons, ces vitrines colorées, ces rues en travaux et cette ambiance particulière. Samedi soir dans la capitale. Multitude des choix qui s’offre à nous pour la soirée de la semaine. Pourtant tout se dérobe devant moi, jeanne reprend le métro, elodie reste chez elle, virgile est au loin et je me retrouve perdue. La maison est vide, toutes les lumières sont éteintes, j’avance en aveugle sans prendre la peine d’enlever mon manteau. Je m’assois toujours baignée de musiques qui m’isolent et j’écris.
J’écris pour combler ce sentiment que j’aime et où je suis submergée. Cet interstice qui ne s’entrouvre que certains jours, à certaines heures. Quand la lune est si belle, quand la neige tombe à gros flocons dehors et qu’elle se réverbère dans ma fenêtre. Magique jeu de miroirs… alors que couchée dans un lit aux draps tendus, aux couvertures lisses de propreté, les couleurs tamisées, la chaleur douce d’une pièce habitée, je m’imprègne de ce tableau. Parfois à cela s’ajoute une guirlande de rouge, synonyme de plaisir à venir. Ici encore un autre rituel. L’ouverture, ces regards et cette distance affectée. Ces discussions posées légèrement. Puis soudain premier acte, le désir se fait plus fort que cette bienséance obligatoire. Et alors vin rouge et odeur suave. Je glisse ma main le long de ses hanches, je parcours sa peau douce et son corps fin. Je sens ses mains me prendre les cheveux d’une poigne ferme et attirer ma tête sur le côté afin de découvrir mon cou. La fameuse brebis que le loup attrape à la gorge. Point névralgique qui succombe au doigté alerte et réceptif qui caresse tout mon corps. Une fatigue entière et douce, sa tête calée sur ma poitrine. J’adore ces moments… Satisfaction. Cette ataraxie. Allez savoir mon attirance pour cette sonorité rugueuse et grecque…
Sortons de ce gouffre où l’on se complait à se regarder vivre. Sortons de ce lyrisme… et tentons de disloquer ce grand niais d’alexandrin…

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Tuesday, February 14, 2006

Riga-Vanves

Retour à Vanves après une semaine pleine de rebondissement. L’impression d’une durée intemporelle, d’un espace anonyme, un monde parallèle. Dès demain la routine devra prendre le dessus, le programme de travail des vacances à respecter, les révisions à respecter, un emploi du temps organisé, chronométré…
Ces quelques jours ont été d’une rare intensité. Le premier jour plaque le décor et le fond du voyage. Départ 5h du mat, retardé à cause d’une grève… Quelle déception, si près du but !, nous étions déjà dans le terminal, quoi il nous faudrait rentrer bredouille après s’être tellement réjoui de ce voyage ? non c’était véritablement pas possible, laisser à Carmignani ce regard et ce sourire de jouissance m’était insupportable tout comme cette déception de ne pas dépasser le hall de paris orly. Après une journée d’attente dans l’aéroport nous réussissons enfin à embarquer… Un grand merci à cette dame sans qui rien aurait été possible. Dans notre infortune nous avons toujours rencontré les bonnes personne : the right person, at the right time… Dortmund-berlin, rencontre de l’homme idéal et un décès… Ce début de voyage tourne à l’équipée surréaliste. Nous avons embarqué dans un monde où tout semble être possible. Nous avons de la chance car à 23h59 nous pénétrons dans le hall du youth hostel… Il était vraiment temps.
L’ambiance est sympathique . Une entente cordiale. Je me découvre une profonde amitié pour Jeanne. On se comprend à demi mot. Ca fait bien plaisir.
Riga est très intéressante. J’adore le quartier de la vieille ville, pavée, aux maisons multicolores, bancales qui respirent le poids du temps et de l’histoire… J’erre dans ces ruelles, je regarde avec des grands yeux écarquillés cette langue barbare dont j’ai envie de m’imprégner. J’ai envie de déchiffrer ce langage. Je m’emplis de ces sonorités, j’adore ce bain de mots… Je retiens quelques rudiments… Mais pas de passion comme pour le croate...
Cette neige, cette sensation étrange de marcher sur un fleuve ou une mer gelée... Cette beauté à la Friedrich. Ce désert de blanc, moltonné s'étendant à perte de vue... Cette sensation enivrante de n'être nulle part, de se suffire, une sorte d'ataraxie. Cette couleur cotonneuse qui nous emplit peu à peu d'une douceur fraîche et douce... Ces nuances de couleurs indescriptibles, cette écume glacée sur le vif, ce relief subtil... Véritablement onirique. L'envie de s'asseoir, de s'emplir à n'en plus pouvoir de ce paysage... Puis on se retourne et une part de nous reste hagard, errant au gré d'un vent foid... Petit lutin à l'oeil triste. Ces images resteront longtemps gravées dans ma mémoire...
Je papillonne, comme toujours dans ce genre de voyage mes sens sont exacerbés. Cette envie permanente de toucher, de caresser.
Puis un soir cette envie opportune, rien de vraiment délibéré, de pensé, mais simplement cette envie maintenant. Caresser et être caressée. Sentir une odeur masculine, cette respiration forte. Désir qui redouble avec la nécessité de faire le moins de bruit possible. Ces étreintes difficilement contenues. Une nuit agréable malgré notre position vraiment peu stratégique. Enfin bon ce qui devait arriver un jour ou l’autre s’est réalisé ce soir là.
Relation nouvelle, et une distanciation intéressante. N’avoir que le meilleur côté, ne pas s’enfermer. Découvrir quelqu’un qui reste un mystère.
Les mots m’étonnent, le pommelé de ce baiser. Une expérience vraiment intéressante. Déjà je sens son regard désapprobateur. Prenant ?
Ces zones érogènes encore inconnues me laissent cependant quelques marques endolories ou du moins concrètes de ces ébats. Cette odeur familière et cette auréole de sueur… Cette fraîcheur humide… Ah que du bonheur… Pourtant je reste étonnée de ce qui se passe. Ces baisers goulus, avides... On ne s’en lasse pas. Mais je ne sais qu’en penser.

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délibération du jury

A noter dans le carnet: une promesse qu'on se fait à soi même est plus difficile à tenir qu'une autre...
C’est muni de cette remarque que je vais commencer la retranscription de la cérémonie où Clémentine fut obligée malgré elle, mais pour elle et par elle de lier son comportement des deux mois à venir à sa parole…
L’assemblée ici présente, qui tient séance tenante un huis clos furtif a condamné l’infortunée demoiselle à décider elle-même de sa peine, après avoir accepté son jugement.
En effet elle a été surprise dans un moment de faiblesse et d’un manque de volonté latent durant les nuits du 29 et 30 août 2005.
Ainsi après une légère réflexion la jeune femme, délibérant avec elle-même finit par proposer la sentence qui suit :
Je déclare, Clémentine, qu’à partir de ce jour de la validation de ma sentence par l’assemblée, il m’est expressément et formellement interdit de succomber à toute faiblesse venant de ma part qui pourrait laisser échapper et ce par n’importe quel moyen de communication tout type de message autre que purement amical à la personne de M..., au 06 .. .. .. .. ou à d.......@hotmail.com et ce jusqu’au 30 septembre 2005.
Sont donc refusées, les tentatives de message comprenant les mots dear et bello, désir, envie, manque, plaisir. Voir la liste exhaustive un peu plus bas (♠). L’usage des points de suspension ne doit pas concourir à laisser quelque signe de désir, d’envie, de nostalgie et de souvenirs communs. L’utilisation de la langue anglaise est fortement déconseillée car largement connoté. Enfin les termes tels je t’embrasse et toutes les déclinaisons possibles à partir de celui ci sont à user avec une parcimonie rigoureuse. Le ton doit ainsi rester neutre et sans double sens.
Le but poursuivi de cette sentence est de :
• 1 : tester sa capacité à dominer sa faiblesse
• 2 : avoir au terme de cette période un aperçu plus sain et impartial de la situation
• 3 : pouvoir prendre une seconde décision sur la suite à donner à cette même relation




signature de l’accusée signature du jury
précédant la mention lu et approuvé











♠ : les termes corps, odeur, cheveux, peau et autres adj servant à caractériser ces termes sont de même interdits

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Scène de nuit…

La sensation de ces mains, un peu moites ou du moins qui irradient de chaleur, cette chaleur soudaine en nous, qui monte, incommensurable, qui s’écoule dans nos veines et qui s’échappe par tous les pores de notre corps, formant autour de la silhouette, un halo de brume enchanté, chargé de sens et d’onde, empli de couleurs et d’odeurs.
Une odeur piquante, épicée et fleurie, cette odeur presque palpable qui nous attire et excite.
L’envie monte, bruissante et éphémère, instantanée.
Tous nos sens en alerte, réagissant au moindre bruit, au moindre mouvement, les yeux fermés, les images fantasmagoriques, noires de couleurs assaillent notre esprit. Monde divin des Idées et des sensations.
Ces doigts agiles et furtifs qui laissent sur notre peau des marques brûlantes de ce feu de désir. Ce corps qui se meut à nos côtés dans une danse magique incompréhensible, langage barbare aux inflexions étrangères, et qui dans un habile mouvement assaille nos réflexes stratégiques d’impulsion d’envie.
Frissons de plaisir, en parcourant notre corps, ses doigts découvrent notre sexe, le caressant, l’humectant, poussant jusqu’à l’exploration intérieure, le corps tressaute, mais l’autre main le tient, petite pression ferme, la bouche s’ouvre, la langue sort, l’humidité de sa langue contraste avec la chaleur de votre sexe, de cette main qui joue avec.
Petits va et vient, les jambes s’entrecroisent, s’enlacent et les pieds se caressent. Nos doigts descendent jusqu’à nos propres sexes, sentant cette moiteur, raideur souple et sanguine, l’extrémité est mouillée et lisse, la bouche s’approche, la respiration chaude ne fait qu’accentuer le désir, ses mains touchent votre tête.
Petits va et vient, le corps oscille de tremblements et suit ses courbes régulières qui l’agitent.
Les mains remontent petit à petit, suivies de toute notre silhouette calquée sur la sienne. Les lèvres se sucent, s’embrassent et se lèchent, combat de dents et de palais, bulles de salive.
Vos fesses encerclées de doigts, une poigne d’audace. On suit les instructions qu’elles laissent entendre par la respiration, l’agitation et les sons.
Onde de plaisir, et c’est la pénétration de ce sexe de désir.
Petits va et vient, chœur de respiration agitée en une osmose, les deux corps, dessinés et s’emboîtant à la perfection.
Elle monte, apparaît, puissante et soudaine, puis c’est l’éclat, le jaillissement de plaisir intense. Après ces quelques derniers sursauts, la jouissance, l’orgasme.
Puis c’est la retombée lente et progressive, les corps s’affaiblissent et retombent, séparation douce…
Expirations, le vent balaye la chambre et nos silhouettes humides, notre sueur se transformant en humide moiteur, auréole de fraîcheur et de plaisir, le corps imprégné. Les sens se relâchent et les yeux se rouvrent.
Le plaisir enfin laisse place à une délicate ataraxie…
Bonheur…

Monday, October 31, 2005

photos de dubrovnik






Sunday, October 16, 2005

barcelona avec el barbarawn

Friday, October 14, 2005

Un été à Berlin


Je marche le pas alerte, dans mes oreilles, le son fluide et enivrant de M guide ma cadence et mon humeur. Je traverse ce carrefour illuminé de lumières artificielles, puis j'opte pour la 3ème à droite. Je longe cette route sombre où je ne m'attarde guère. J'ai hâte de passer cette gare. Rupture de deux mondes. Ici commence le début d'un autre moment.
J'essaye d'imaginer tout en marchant ce qui sera bientôt mon accueil, la suite des évènements. Quel tournant, quelle direction cette fois-ci? Un pas en avant, deux sur le côté ou bien ces esquisses de reculons?
Les jours, les semaines et même les mois commencent à se coller entre eux, à former un bloc qui me déchire insensiblement vers autre chose. Les lambeaux qui restent perdent leurs couleurs et je ne sais plus.
Je me force à ne pas réfléchir, à laisser le Temps agir. Me transformer, décaler les crans de son caléidoscope. Bientôt peut-être aucune de nos faces ne seront accolée. Alors je serai mis au bord de ce gouffre, où mes cubes de couleurs se sont éparpillés après qu'on ait terminé à tout remettre ensemble. Face avec face. Dur labeur qu'on se plaît à défaire ensuite.
Inconnu qui passe, je m'agrippe à elle. Le reverrai-je un jour par hasard, au gré de ma vie? Alors encore une fois il la bouleversera comme il l'a déjà fait. Il remettra en moi ce doute, cette possibilité d'une autre vie. Et je pleurerai mon soul, seule dans ma chambre, dans une nuit qu'éclaire des néons bariolés. Je n'ai pas envie de ce constat amer. De cette vie faite de rencontres minables, d'expériences ratées. Une vie qui s'effiloche, laissant toujours plus d'amertume que de joie. Etre au balcon d'un immeuble, boire du vin avec une amie où les rires ne cachent pourtant pas toute la détresse de cette vie instable et fragile. Des expériences douloureuses qu'il faut porter et digérer. Une tristesse que je dois surmonter. Belles toiles et fenêtres ouvertes. Oui, c'est l'avenir. Mais cette cigarette représente pour moi cet échec. Alors oui chagrin d'enfance. Je pleure avec lui mon chagrin d'une désillusion. Douleur d'avoir cru à un idéal qui n'est pas. Etre confronté à une réalité où je n'ai pas de Marraine. Pas de coup de baguette pour qu'aussitôt mon monde soit changé en cet univers coloré. Même pas ce bonheur temporaire, pas de minuit. Je reste en haillons, culcendron dans son âtre.
Pourtant je ne pleure pas, je me résigne, j'accepte. C'est surtout un refus d'accepter de m'être trompé, d'avoir cru à toutes mes paroles naïves. De reconnaître que tout cela n'était probablement que mon jardin d'enfance. Ce chagrin d'amour dont on parle ensuite comme d'une utopie lointaine, que le Temps, comme pour Peter Pan, a enfoui. Mais il est toujours là, petite trappe, fenêtre sur cour que l'on redécouvre en déplaçant un meuble. Soupir, oeil hagard et sourire léger qui s'esquisse. Des clichés touts nets malgré la poussière. Matériau inébranlable.
Elle nous donne une force et en même temps une faiblesse qui ne pourra jamais être totalement cicatrisée.
Je voudrai qu'un tourbillon m'emporte, m'égare un instant et me donne un nouveau code à ma porte d'entrée. Mais cette barrière en bois sera toujours présente. Cette fenêtre sous le toit et ces rideaux...

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Monday, September 19, 2005

pour l'instant



Pour l’instant on se sent jeune, souriez devant la photo : clic !
Et puis les année passent, on ressort des vieux cartons des photos jaunies, des têtes d’anciens camarades plus ou mois perdus de vue, les destinées éparses. Petit rire devant ces pantalons larges, les coiffures de certains… Démodés…
Les années lycées, années fastes d’une vie, ce moment de liberté, d’envol vers notre vie et donc aussi cette déchirure avec ce qui conclut notre vie d’Enfant.
Les vacances en Espagne, la fumette, les soirées, tous ne sont plus que des souvenirs qui s’effilochent au gré du temps. Ils reviennent de temps en temps par rafale, bousculant tout à leur passage et laissent un goût d’amertume, de tristesse et de joie ; l’enfance…
Ils s’immiscent dans la vie qu’est la votre maintenant,
Un job (plus ou moins éloigné des ambitions qu’on avait au lycée), peut être un couple et des enfants. Le loyer à payer, les courses à faire, on remballe le carton, on ravale ses petites larmes qui pointent et on file. On remet au lendemain la redécouverte de notre passé…
On fait le point sur sa vie, sur le chemin qu’on a fait, on se revoit jeune, souriant, plein d’idées, d’espoir et de joie. On ne peut s’empêcher d’avoir quelques regrets, le Temps passe et laisse ses traces.
Déjà on vieillit, sur la peau des rides, des photos gondolent, on oublie les noms des trois filles à droite au premier rang.
Effort de mémoire, c’est …, c’est … Un nom en A, Jea- non, Va oui, va,va, vanessa ! Elle, c’est Sabrina et la dernière c’est en a aussi, attend, ah oui, Sandra !!
Souvenir confus de cette angoisse du futur, tu rigoles en repensant à toi aujourd’hui… Les années ont passé.
Les émotions, les souvenirs, les odeurs se bousculent alors tu t’allonges, les yeux ouverts fixant le plafond et tu te souviens à ton aise jusqu’au moment où les enfants te réveillent, c’est l’heure du dîner.
La décision est prise en y repensant, demain tu te mets à la recherche des personnes que tu n’as pas vu depuis des années, les Surnoms reviennent : Insectunactus, Manaïka, Barabarwn,. De noms en noms les mots rejaillissent, notre monde, la langue d’ox, le Vampaïre et son jingle, Barbarwn le barbare, le Fat !, les kro mignonne, tout ce petit monde de délires juvéniles.
La crise éclate : paix intérieure, sourire aux lèvres et yeux fermés.
Retombée : tristesse…

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Wednesday, August 31, 2005

Ce qu'est septembre...

En septembre, la fin des vacances s’éternise et s’enfuit à la fois… Perdue entre le désir voir enfin cette nouveauté à laquelle on se prépare tout l’été… Ces nouvelles têtes, ces nouveaux profs, ce nouvel emploi du temps et des fois, comble de la joie, de nouvelles matières et un endroit inconnu qui sera bientôt envahi de tout ce qu’on aura pu vivre entre ces murs, ces joies, ces tristesses et ces moments que, plus tard, nous chérirons avec regret quand ils ne seront plus que gravés dans notre mémoire et que subrepticement dans un moment de faiblesse nous y repenserons à l’appel d’une odeur, d’une couleur, d’un nom…
Fin des vacances. Brève détente, parfois fin en soi, toujours délimité, fini dans le temps… Long et court tout en même temps… Un concentré de sentiments contraires… Moment propice aux rencontres, aux loisirs futiles, dépense d’un temps qu’on se plaît à perdre, à prodiguer à n’importe qui et pour n’importe quoi. Mise en attente de choses auxquelles la réalité nous ramène forcément. Raison de plus pour l’éviter quand on le peut, sachant que c’est forcément provisoire. Ne pas se poser trop de questions, vivre et agir selon l’instant… Muni de ces préceptes instinctifs c’est ce que j’ai pratiqué. J’ai accepté ce que jamais auparavant je n’avais laissé faire. Satisfaction d’être désirée et de se laisser tenter sachant qu’a tout instant je peux me défaire de cette situation. Prendre sans rien donner, que son acceptation, même fugace. Laisser dans un coin de sa tête, des noms, des relations, remettre à demain l’examen… Il se décante seul et bien souvent sans douleur… Pourtant la faux est là en septembre pour couper rebus et hardes surannés que j’avais traîné encore avec moi jusqu’en ce mois. Ca fait toujours un peu mal, un déchirement, moins cependant quand on en est maître ou quand on s’y attend. Mais traître et mesquin quand il nous surprend dans les derniers zestes de calme et de délassement. Prise de court, les griffes rangées pendant deux mois, ont eu le temps déjà de perdre leur habilité, et l’espace d’une seconde je tombe, ne sachant comment me retenir. Le coup est bas, il me ronge un temps et finit par me quitter comme il est venu, soudainement.
Pourtant, je suis aux prises, depuis un an maintenant à un dépassement de mes capacités d’analyse et de sensations. Je cours partout au risque de me perdre, essoufflée je jette un coup d’œil derrière moi mais le monstre est toujours à mes trousses, ne me laissant aucun répit… Sa présence me rend faible, j’en perds ma hardiesse… Incapable je suis de tenir les promesses, encore moins celles que je me fais à moi-même. Jour après jour je succombe, pour mon plus sombre désespoir. Nageant toujours entre deux eaux qui me réchauffent et me refroidissent tout à la fois. Excitée, je rentre chez moi défaite et abattue… Battue par une incertitude constante, un flottement à la base qui m’empêche de prendre un sûr appui. Alors j’hésite entre énervement, langueur, désir et déception. Toujours un mot gentil me convainc de rester au moment où après maints affres une décision semblait s’être finalement dessinée, mue par la nécessité. Et je retombe. Cette fois-ci, tenue par la volonté de reprendre possession de moi-même, le couperet est tombé. Mûre réflexion, mise au clair des termes, c’est dit je promets. Faiblesse du jurement, plusieurs fois bafoués, celui-ci testera ma définitive force intérieure.
Deux mois pour voir les suites que cela aura pu développer ou non. Pourtant à chaque fois que je passe la barre, une vague énorme me ramène près du rivage et recule ainsi ce moment de repos qui se trouve après l’effort…
Let’s see what the future is waiting for us…

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Saturday, July 23, 2005

réflexions sur les enseignements de Lodge

La lecture de pensées secrètes de Lodge me laisse un goût indéfinissable dans la bouche ou plutôt dans la gorge. Les personnages et l’histoire ou plutôt les histoires me touchent car elles sont véritablement plausibles. N’est- ce que de la pure fiction, un bon roman ou bien ces histoires ont elles été vécues ? Plusieurs réactions viennent et m’assaillent. La première que j’avais déjà eue et qui se confirme définitivement maintenant est celle de me procurer un dictaphone. Pouvoir laisser courir ses idées, sans perdre le temps de les transcrire et par la même pousser au néant d’innombrables idées et connections qui ont eu le malheur d’être arrivées après. Pourtant je n’en suis même pas sûre car j’ai l’impression que je n’arriverai pas à dire tout ce que je pense, je sens qu’il y a un décalage entre ce que je pense et ce que je prononcerai, non pas que ce soit faute d’impossibilité, quoique, mais plutôt la fatigue de tout énoncer à voix haute. Prendre la peine de prononcer et de mettre des mots sur ce qui n’est que des fois des impressions, des pures sensations. Devoir tout concrétiser, il me semble que ma pensée perdrait alors un peu de sa légèreté, qu’il faudra toujours que je fasse un choix dans ce que je dirai alors que je pense à plusieurs choses en même temps. Il peut aussi être intéressant de voir comment mon esprit s’y prend pour passer d’un sujet à un autre pour s’attacher plus précisément à un point. Découvrir les mécanismes de la machine esprit. Et puis, il faut avouer que la perspective d’écouter rétrospectivement la bande a quelque chose d’intéressant. Se permettre de dire des choses que l’on inhibe en toute autre occasion. Oui, c’est certainement une chose que je vais faire à l’avenir. Y aura-t-il la même excitation à écouter ce qu’on a pensé en un moment précis qu’à relire ce qu’on a écrit ? J’ai aussi envie d’entendre ma voix gravée sur la bande, fixée à jamais, les intonations de la voix sur les mots.
J’avais parlé de plusieurs choses mais voilà que cette vision du dictaphone m’a laissée un goût de plaisir futur et j’ai la flemme de me mettre à penser sur la nature des relations intellectuelles, sexuelles ou même humaine de ce livre. Je me demande si je serai une femme, voilà que j’oublie mon adjectif, discrète, non, ah le revoilà, fidèle. Il est étrange qu’il ait fui à ce moment précis.(...) Il est en tout cas certain que l’idée même d’être adultère ne me choque ni ne me repousse. La seule chose qui me gêne serait surtout la réciprocité. Il est sûr que l’un va avec l’autre et ce serait totalement égoïste de ma part et pas non plus sain. Je repense à la dernière image de Ralph Messenger où la nouvelle de l’infidélité de sa femme a provoqué chez lui une certaine, je ne sais pas pourquoi le mot dégénérescence me vient tout de suite à la bouche, baisse de confiance et de panache. Touché dans ce qui faisait sa puissance, sa superbe, son pouvoir, cette idée que l’infidélité était unilatérale, que sa femme ne pouvait pas avoir de liaison, qu’elle se contentait d’accepter ou de se résigner à celles de son mari. Touché au cœur. A sa différence, j’en suis consciente. Mais cela change-t-il quelque chose ? Ne pas le savoir et le savoir ? Entre les deux quel est le pire? On se dit souvent qu’il vaut mieux ne pas savoir, rester sur des doutes, qui ne restent toujours que des doutes. C’est cette possibilité de se raisonner en se disant qu’il n‘y a aucune certitude, aucun fait avéré. Pourtant le doute est mesquin. On n’est jamais sûr, tout se gâte et le doute donne rapidement le goût de l’amertume et amène parfois la jalousie irraisonnée.
De l’autre, savoir qu’il nous trompe, ne peut nous laisser totalement impavide (je sais pas il est sorti tout seul, mais en fais-je seulement un bon emploi ?), de marbre. Cela transcrit forcément un manque, une faille, un défaut chez soi. Une défaite en un quelconque endroit. Et donc un échec. Certes on est jamais parfait mais de là à avoir un amant(e), c’est bien en un sens chercher autre chose, une compensation ? Un surplus ? Quelque chose de différent ? Du mieux ? Tout ça à la fois peut être, à divers degrés. Une chose est sûre, ça blesse toujours son ego. Et pourtant l’ombre de l’adultère venant de sa part ne me décourage pas, au contraire, plus j’y réfléchis, plus je pense qu’elle m’engaillardirait à pousser l’aventure ici ou là, ne serait ce que par peur de m’être privée pour rien, ou plutôt de n’avoir pas vécu des histoires même éphémères pour un certain idéal que l’on apprend plus tard avoir été totalement bafoué. Non sur ce point là, mon orgueil ne me l’accorderait pas. Alors peut-être je le devancerai pour être sûre que quand cela arrivera je pourrai dire « ah bon ? Ben figure toi que moi aussi », pour ne pas être seule à souffrir.
Pourtant quand c’est nous qui trompons, ce n’est pas du tout à cela que nous pensons et c’est étonnant comment notre point de vue est différent (mais est le même dans la même occasion). On ne pense pas du tout à faire souffrir, seulement à se faire plaisir (large différence), un peu de bon temps, pas forcément au sens licencieux, simplement savourer le plaisir de quelques caresses opportunes, un baiser fougueux qui nous a tant provoqué d’excitation, voire la satisfaction d’un désir qu’on éprouve parfois. Tout cela pour se sentir vivre pleinement et profiter de la vie. Sans penser à son tranchant. Alors certainement, il vaut mieux qu’il ne le sache pas. Pourtant, un sentiment de culpabilité nous étreint souvent, et ça nous fait mal de lui cacher cela, qu’il puisse penser qu’on s’est moqué de lui alors qu’en aucun cas cela ne l’était. Ca fait mal de le découvrir mais n’est ce pas un mal inutile que de lui avouer s’il ne risque pas de l’apprendre ? Comment peut-il ensuite nous faire encore confiance, ne pas se torturer l’esprit avec cela, se mettre à douter de lui, de nous alors que cela n’était rien pour nous. Une simple faiblesse humaine. Le plaisir de la chair. Mais quand ça s’apprend c’est un mal irréparable, une blessure profonde qui ne guérit jamais totalement malgré tous nos efforts. Et pourtant cela n’est presque jamais suffisant pour nous en détourner totalement.

Tuesday, July 19, 2005

pensée spleenétique

Trouver un refuge, un ersatz, ne plus y penser. Pouvoir avoir l’âme apaisée, de n’y pas penser ou même de n’être pas si touchée en y pensant. J’essaye de fuir ce côté de mon esprit, route barrée mais rien n’y fait, tel un refrain lancinant, la scène passe et repasse. Impossible pour moi alors de l’éviter. Il n’y a pas de bosquet dans mon moi. Il n’y a qu’une grande avenue qui semble alors si lisse, si droite, sans interstice. Alors je cours, je me débats et je m’agrippe au premier passant. Certes, c’est passé mais je sais très bien que cela s’arrête pour mieux reprendre ensuite. Qu’importe. Je n’arrive pas à annihiler cette récurrente pensée. Pourtant je n’ai pas envie de la regarder droit dans les yeux, de la mettre à nue, là devant moi, la déshabiller, la scruter dans tous ses recoins, jusqu’à ce que tous ces atours me soient connus et familiers. Je ne sais pas, j’ai pas envie de prendre ce temps. Je sais de toute façon qu’à chaque fois qu’elle me prend à la gorge, mon examen avance petit à petit, s’avance plus avant. Alors à quoi bon. (...) Quelle véracité accorder à cette idée que la gentillesse permet la durée alors même qu’il y a une certaine monotonie, tandis qu’une relation sulfureuse et passionnée, voire compliquée est vouée à l’échec ? La simplicité serait gagnante sur la passion !! Ne me dites pas cela… Pas encore, laissez-moi des rêves, des doutes, des espérances… Car sinon cela ruine tous mes rêves et mes espoirs. Voici mon Prince Charming qui s’évanouit devant moi et plus je m’avance, plus ses contours deviennent flous et s’estompent… oh non…Laisser du temps, oui c’est ça, laisser du temps. (...)
J’ai devant moi la Gentillesse et la Passion.
Essayons un bilan : les petits mots gentils, les petites pensées et attentions prendront elles le pas sur le désir, l’excitation, le plaisir ?
Deuxième round : la simple douceur auquel il manque un je ne sais quoi permanent face à une frustration certaine.
Alors j’hésite. Je n’ai pas envie de faire ce dur choix qui correspondrait à une réponse définitive. Il faut peut-être simplement accepter que je ne cherche pas la même chose chez les deux. Jolie réponse et belle esquive.
En attendant que réponse se fasse, il me reste 10 jours pour profiter de la Croatie, entre des plages de rochers bercées par une mer idoine auxquels une légère brise gorgée de l’odeur des pins vient rafraîchir un soleil bien présent. Je me réfugie dans mes nombreuses lectures, cherchant par la même à fuir mes questions. Je suis en quête, et cherche peut-être même des réponses à travers mon maître adoré Baudelaire, alors Léo aidant, la mélancolie ou Spleen me prend, s’engouffrant légèrement par tous mes pores. Elle me caresse les bras, effleurant doucement mon cou, me suçotant affectueusement l’oreille, alors je sombre n’y tenant plus, les yeux hagards, les poils hérissées. Cherchant à fuir ce trop plein, ce vide en moi. Cette mer si calme, si belle, ces couleurs bleues et roses charmantes, se transformant peu à peu pour m’accabler de cette douceur, de cette tranquillité, de ces pastels morbides e t doucereuses.

Tuesday, June 01, 2004

Art Mengo

Les minutes passent, coulent et défilent dans mon imaginaire sulfureux. L’impatience bout d’exaspération dans l’attente improbable et impromptue. C’est toi, c’est ma merveille et alors je ne l’aurai plus, je n’aurai plus le droit de savoir. De vivre au hasard des évènements, au gré d’une vérité emprunt de surréalité où vie et rêve sont interdépendants où l’on ne vit que par, pour et dans la poésie. Nous ne sommes que les témoins hagards de cette vie de hasards où nous tenons couchés à nos pieds les décombres fumeux de la réalité.
Yes, there is one day where I would be wrinkled and wizen. To remain always young, I would give everything, even my soul. But for a new life was it really to confess? Never, I would destroy it… Trop ou trop peu de volonté ?
Certains mots roulent, rebondissent, se transforment et se revêtent de mille parures, sensibles aux intonations, aux voix, aux couleurs. Don’t squander the gold of your days.
Pot pourri d’ébauches de révisions, de sentiments, d’état d’esprit, le temps bruisse, battant de son vent plat les feuilles mortes d’un passé qui s’étale et qui présente le nouveau futur, d’une vie non vécue. Quelques rayons d’un soleil à peine mordoré parviennent à dégeler la morosité ambiante, les yeux s’évaporent de larmes, l’émotion luit, les tremblements de voix s’estompent discrètement et laissent place à des trémolos graves et puissants. Le temps fades away, se plaisant de-ci de-là à nous marquer par le distinct signe de petites rainures, plus vertes les une que les autres. Déjà le rouge à lèvres se décolore des baisers tant donnés. Les photos jaunissent de leurs contours mal dessinés. La vie est affaire comme le bonheur est à faire. Fini ces nids à poussière, la bonne humeur suintant de toute part est bientôt là, nous agressant de sa verdeur lascive. Sa sève bout de vie qu’elle remplit de petites notes swinguées.
Nouvelle vague, des éclaboussures jusqu’en mon cœur. Il semble s’être mouillé à une nouvelle corde secrète qui bat maintenant de pulsions neuves et pensives.
Un chaos de couleurs inonde ce monde terne, prenant position du moindre carré de pensée. Choucas baillonné, son nouveau maître, volonté, apparaît. Vif argent lumineux, il donne une clarté impossible. Essais tentés même infructueux, la mort son drapeau planté sur ce crâne incliné se retire et mon esprit gémissant n’est plus en proie aux longs ennuis oppressés par ce ciel, couvercle pesant de ma pensée. Les contours si flous et troublés se détachent avec précision d’un nouveau monde confus.
Refrain bigarré de mots et d’odeurs, un toucher, un regard, tout un rien. J’emporte le tout. Magicien et maître à tout faire de mon infortuné cœur.
Pas de mot, pas d’image pour cette question d’éclat de rire : surprenant, marrant ou frustrant ? Je balance et tergiverse mais que penser ? A-t-il entendu cette petite voix maladroite ? Il n’y a qu’une certitude, celui du lapsus.
Je me couche dans mes 18 ans.
Bonne nuit, et le Paris de ma vie s’éveille…

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Sunday, December 07, 2003

La vie érotique d'une grenouille


Le vent souffle et fait tourbillonner les feuilles multicolores de l’automne. Le sol poussiéreux s’élève en volutes et les filles se tiennent les jupes sur les bouches d’aérations. Les joues sont rouges et fraîches, les mains bien au creux des poches se réchauffent entre les trophées qui s’y trouvent déjà.
Vitrine alléchante sur la droite et la démarche si cadencée se fait maintenant plus hésitante et mes pas, comme malgré moi, m’amènent devant cette porte où la chaleur des hommes s’échappe par le pas de la porte. Petit tintement, la porte s’ouvre et trois manteaux capuchonnés sortent, me laissant la voie libre pour entrer.
Assise devant cette table lisse et froide avec pour compagnie ce cendrier vide qui en avait connu d’autres. Mais le voilà rejoint par une tasse fumante de ce chocolat velouté. L’odeur sucrée de ce bonheur emplit mes narines et me réchauffe le cœur. Brouhaha confus autour de moi, de paroles indistinctes et de couleurs floues. Me voici perdue dans mes pensées en folie, mon esprit s’égarant dans les tréfonds de mon intellect, rhabillant pêle-mêle un devoir de philo et une soirée inconnue. Les yeux se rouvrent, les papilles se délectent et l’heure sonne. Sur pied je quitte ce havre de chaleur et de multitude. Me voilà une, me voilà rien, me voilà moi, tout un chacun. Chemin faisant, j’eus l’occasion de croiser une pièce bronzée délaissée, une Clémentine perdue et un papier énamouré. Le soleil frissonne et laisse échapper un soupir de myriades de couleurs.
Je pousse la porte en chêne et entre dans ce folâtre appartement. Deux voix enchantées viennent m’accueillir en se lovant au creux de mes oreilles. Et ce sont ainsi six pieds joyeux
qui se dirigent vers la chicha. De même sont tirés de leur repos et tabac et charbon. Salon, canapé, fumée.
23h et la nuit splendide nous appelle. Métamorphosées en originales oxiennes nous voilà dehors via Louxor. Le complet est réuni. Les beedies sont de sortie et appellent d’une voix luxuriante leurs grandes sœurs déjà bien accompagnées de leurs amies liquéfiées… On se fraye un étroit chemin au travers de cette fine pluie humaine. Bises en folie et sourire pétillant, en voilà un équivoque. Que sais-je ? Qui suis-je ? Que fais-je ? Où vais-je ? Y vais-je ? Pris la main au verre, il me voit, je ne le vois plus, il était là, il est ici… Voix grave et envoûtante ainsi que paroles légères. J’hésite, j’y vais mais je suis retenue par un je-ne-sais-quoi de pensées incongrues. Trop tard, l’homme est erratique… C’en est fait de mon choucas, il s’enfuit, larmoyant.
Réveil salé et embrumé, l’homme est là… mais accompagné… Youpi pour elle et (tant pis pour moi) pourtant il est là, là près de moi et me rend nerveuse. Il aura pourtant beau s’approcher, un pas en avant pour lui, c’est trois pas en arrière pour moi… Jusqu’à ce que, n’en pouvons plus, je me décide de mettre fin aux distances qui me consument de l’intérieur.
Alors je suis là, pleine d’envie et de vie mais vide de sens ou de chance ? Alors les yeux barbouillés, les pensées en feu et le corps froid, je m’arrête là, mon âme en proie au désarroi,
Désir versatile, je t’abhore...

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Tuesday, June 03, 2003

L'armée des larmes

L’armée des larmes s’arme contre les larmes goûtues, car le goût de sel que ces larmes laissent scelle le bout de ma langue qui languit de ne pouvoir se laisser aller à sa douceur.
Douceur de ces cils qui, comme la langue à son bout, ne peut venir à bout de ce tabou qu’est le goût de sel de ces larmes asséchées.
Ces larme si pleines et emplies de vie ne sont, après la salaison, que pleines de cris ou vides de vie, car les cris débordant de vie poussent la vie dans le vide insensé en criant l’hymne de l’armée des larmes dans l’immensité de l’infini.
Etre projeté dans l’infini de l’immensité après avoir été immensité dans l’infini peut correspondre au supplice chinois qui, à compte goutte, goûte le goutte-à-goutte des larmes perlantes qui ruissellent en une fine cascade dans la mousse quittant pour un instant la morosité sucrée d’un pissenlit amer.
Ah mère ! Amère de tes larmes et de ton visage, je ne puis qu’emplir mes pauvres oreilles des accords parfaits de cette musique lancinante si enivrante, calquée sur la beauté des vers et des mots de Verlaine et de Proust trempant ses madeleines dans le vert de ses larmes alléchantes. Ah ! Si seulement il pouvait voir l’acidité de ses larmes qui ternissent à la vêprée l’éclat de ces pissenlits mordorés.

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Tuesday, March 25, 2003

D'où vient le vent? D'où vient l'orage?

Mercredi 25 mars 2003


D’où vient le vent ?

Il vient de notre moi profond. Souvenir intemporel d’une vie antérieure, le vent est le reflet de notre âme. Inlassablement il nous suit, nous guide lors de notre court passage sur terre. Témoin d’un monde meilleur, d’un monde parfait, il est l’intermédiaire des correspondances avec l’au-delà. De là, le vent avec son audace se joue de nous, et avec nous. Il est en nous, il est nous. Il nous regarde de son air joyeux, étant profondément triste, attendant à chaque instant de retrouver la plénitude de son monde d’autrefois. Il nous murmure à l’oreille des chansons et nous berce de sa présence. Lorsqu’il sommeille, la tête reprend de l’importance mais dès son réveil, il nous enchante de son chant mélodieux et avec Pan débat longuement sur le pourquoi du comment. Il nous ouvre les yeux et pourtant nous endort car quand il a peur il souffle, souffle à en perdre haleine.



D’où vient l’orage ?

Tout simplement de l’eau. De l’eau qui rage, qui enrage même, du vent qui l’entraîne malgré elle. Ces bulles de rage s’évaporent et forment des nuages. Là, elles poursuivent leur chemin, enfin maître de leurs pas. Mais quand le vent, le coquin, vient lui susurrer à son humide oreille eh, l’eau : hello !, alors oui, l’eau en rage essaye de s’abattre sur lui et c’est l’orage. Mais colère éternelle, l’eau n’en finira pas de vouloir lui donner une bonne douche froide. Au contraire, le vent échauffé de voir l’eau en nage se permet un clin d’œil chaleureux et lui tournant le dos, il ne voit pas la montée des eaux qui s’élèvent en volutes et prennent une teinte bleue. Bleue de rage, l’eau attend son heure.

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c'est comme Qu'est ce que c'est? C'est...

Boire de l’eau

C’est comme un éléphant rose qui marche sur la lune



Rêvasser

C’est comme des grains de sable qui s’égrènent dans le vent



Sautiller

C’est comme une furibonde folie passagère



Courir à perdre haleine

C’est comme voir la panthère rose en noir et blanc


Sourire

C’est comme dire ce qu’on croit entendre

















Qu’est ce que ? C’est…




Qu’est ce qu’une couleur ?

C’est croire en ses rêves


Qu’est ce qu’un sourire ?

C’est une mer à carreaux jaune et bleu


Qu’est ce que la honte ?

C’est rire en dormant


Qu’est ce que l’amour ?

C’est une voix chaude dans la nuit


Qu’est ce que la nuit ?

C’est une longue marche solitaire


Qu’est ce que la musique ?

C’est sourire à la vie


Qu’est ce qu’une Clémentine ?

C’est être transi de froid et se consumer de mille feux


Qu’est ce que la douleur ?

C’est voir la vie en couleur


Qu’est ce que le rêve ?

C’est un oiseau mordoré volant au gré du vent

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Tuesday, March 04, 2003

correspondance

Habituée au bitume si rassurant et si étouffant, me voilà projetée dans un monde où enfin je me sens vivre, en tant qu’immensité dans un néant où ce néant est immensité. Je suis perdue, mes sens sont troublés. Mon odorat n’est plus saturé par ces parfums artificiels et je peux maintenant sentir ce monde, mon monde à pleines narines. Je me laisse ainsi doucement porter par cet air enivrant et mes pieds d’eux-mêmes suivent les traces de pas dans le sable. Je perds la notion du temps et de l’espace, la mer est si proche et pourtant le clapotis de ses vagues résonnent à travers un écho si lointain. Elle est si belle la mer, brillant ici de mille feux scintillants, illuminée par le soleil couchant qui, avant de sortir de scène veut accomplir une dernière danse lumineuse avec la mer.
Où suis-je ? J’ai une furtive illusion de flotter mais la tiédeur du sable fin sur mes pieds me rappelle un instant à la réalité. J’ai peine à croire, la lune surveille la Terre de sa place en hauteur et semble complice du jeu qui se joue sur Terre. Regard circulaire, cette plénitude d’être seule, d’être en contact avec la Terre, avec ce sable si rassurant qui se glisse et me caresse les doigts de pied et avec le ciel cette vision presque surnaturelle. J’ai l’impression d’être l’interprète de ces deux mondes. Une quiétude, un bonheur, une harmonie me parvient de ce monde idéal, je suis l’interprète, mais je peine maintenant à traduire ce langage inconnu, cette mélodie ne peut être perçue par la Terre, je n’ai pas la clé, notre monde est si imparfait. Trop de pureté dans la correspondance des cieux. Vague de tristesse, tant de beauté perdue, qui s’égrène au fil du vent et qui essaye de se rattacher aux plantes, à la mer dans un dernier espoir. A travers les feuilles des arbres, j’entends Pan me rassurer. Encore une tentative vaine, mais intégralement assimilé dans tout mon être, mon âme et mon corps en sont tellement imbibés que j’ai l’impression qu’il s’écoule par chaque cellule et chaque pore et laisse son empreinte indélébile au sol. Des cheveux épars s’agitent librement, le jeu des nuages s’apaise. Je les contemple, tout me parle, je suis emplie d’une connaissance nouvelle. Un tic-tac régulier et incessant parvient à mes oreilles, je traverse maintenant un voile de brume. Et puis ces marques blanches interminables au sol… Surtout ne pas oublier de souhaiter l’anniversaire de Victor… Mon rêve est si agréable… Oh déjà 7h00 ! Il fait beau dehors, c’est l’anniversaire de Victor aujourd’hui. Etrange ce rêve, je ne me souviens plus de quoi ça parlait, simplement ce sentiment tenace d’une paix et d’un rayonnement intérieur. Des draps bleus me rappelant la mer. Tiens, mais, c’est des grains de sable entre mes doigts de pied…

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Sunday, March 02, 2003

Aimer, ne pas aimer...

C’est là toute la question. Pourquoi ne pas laisser mon cœur bondir à sa vue ? Le laisser se consumer de la fureur de mes feux. Aimer… L’aimer… En rêver, ne vivre que pour lui. Se laisser aller, ne plus réfléchir, s’abandonner, se faire plaisir. Ne penser qu’à soi. Moi… Moi…
Et lui… Lui, ces trois lettres. Ce mot si court qui en dit si long.. Facile, non trop facile. C’est vouloir ne plus être maître, lui donner une partie de soi comme un gage pour un bonheur peut-être illusoire. Est-ce vraiment facile? N’est-ce pas au contraire si difficile. Aimer… Se dévoiler… Ah! Que d’incertitudes! Il faut choisir. Regret éternel, cela doit-il être le prix à payer si mon ardeur ne s’éteint pas, si je n’accepte pas. Devoir supporter, les voir profiter de ce qui peut être à moi !! Je t’aime… Est-ce une formule magique, permet-elle d’accéder à mes vœux, suffit-elle à combler mes désirs ? Un mot de passe, une volonté de rationaliser ce sentiment, si confus, si abstrait. Vouloir l’astreindre et le contenir dans ces trois mots poétiques. C’est vouloir déjà le maîtriser, peur instinctive d’être dépassée, dominée, envahie. Aimer… Dormir… Ne revient-il pas au même ? Vivre dans un songe, savoir aussi le retour tumultueux, cette sensation de quitter un monde idéal pour retourner dans un autre, brutal, abstrait ; si imparfait… Ca fait mal, mal d’être là et de connaître cette extase, ne pas l’avoir, y penser tout le temps… Aimer… Mal, si mal… Toujours trois, trois lettres : l’autre facette, le retour à notre gage. Pourquoi alors ne pas aimer. Eviter tous ces troubles, ces chavirements, ces orages douloureux. Un remède? Ne pas aimer, ne pas avoir ml, mais ne pas connaître l’amour. Vivre sur cette Terre et ne pas goûter à notre mets le plus exquis… Ne pas savoir la sensation, l’effet de son odeur, de ses mains et ses lettres, vivre sans connaître le bonheur d’écouter les battements rapides de ce coeur, si rapide! La vie est si rapide… Chronos s’avance et je vois mes fruits tombés un à un… Aimer, ne pas aimer…
Oui c’est bien là toute la question, le sens profond de la vie, de sa vie, du monde. J’erre, j’attend mon heure et me délecte de cette incertitude, tribut naturel de l’humain et le legs de la chair. Je choisis d’aimer, et la possibilité de voir mon cœur se briser comme un éclat de rire…

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